Maintenant qu’on a fait notre belle et (trop) longue introduction, on va parler des fondements de la sociologie :

Intro

Même si il y a eu au cours de l’histoire humaine des travaux que l’on peut considérer comme « sociologiques » (Ibn Khaldoun au XIVème par exemple) c’est très récemment qu’ont vécu les précurseurs de la sociologie moderne :

Vivre à Londres pendant la révolution industrielle c’était un kiff

En effet, à la fin du XVIIIème siècle (qu’on appelle « siècle des lumières » en Europe occidentale) sont apparus deux des éléments qui ont permis à la sociologie d’être théorisée : le rationalisme (fonder sa pensée sur des raisonnements logiques et des connaissances plutôt que sur des croyances) et l’industrialisation  (transformation des aspects économiques et sociaux d’une société suite à des innovations techniques tournées vers le commerce et l’industrie).

Du coup c’est grâce à l’essor, à la fois d’un mode de pensée plus rigoureux qui tente d’expliquer le monde par la raison et à la fois d’innovations techniques qui ont occasionné des mutations de grande ampleur dans la société que sont arrivés les « premiers sociologues ».

Une science sociale

C’est donc au début du XIXème siècle qu’on entre dans ce qu’on appelle la « société moderne » (ou société industrielle). Et c’est cette société que vont essayer d’analyser les premiers sociologues au moyen d’outils modernes.

Ces pionniers, comme Saint-Simon ou Auguste Comte ont continué la tradition européenne des Lumières : chercher à asseoir ses théories sur des preuves vérifiables.

Auguste Comte, fondateur du Positivisme et gros déglingo

En gros, Comte estimait qu’on peut expliquer les interactions sociales (entre les humain·e·s) de la même manière qu’on peut expliquer des lois physiques ou chimiques comme la gravitation.

Il partait également du principe que l’étude de ses phénomènes et de ces lois doivent permettre un progrès social (et donc améliorer la vie des gens) tout comme les travaux sur l’énergie ont permis l’invention de la machine à vapeur.

Karl Marx, fondateur du socialisme marxiste lui aussi considère que l’étude scientifique de la société ne doit pas seulement servir à expliquer comment cette dernière fonctionne mais aussi doit servir à l’améliorer.

C’est en se fondant sur cet objectif et sur la toute récente science économique que Marx identifie le Capitalisme comme facteur majeur du changement des rapports sociaux. 

Marx à gauche et Durkheim à droite

Emile Durkheim quant à lui, a permis à la sociologie de devenir une discipline universitaire à part entière à la fin du XIXème en grande partie grâce à sa démarche rigoureuse visant l’objectivité.

Il reprend la logique d’Auguste Comte en calquant la sociologie sur le modèle de la biologie et conçoit la société comme un « organisme » disposant de différents « organes » ayant chacun des fonctions spécifiques.

L’approche interprétative

Pour contrer cette volonté d’objectivité, c’est Max Weber qui a, parmi les premiers, fait par de ses doutes sur le fait que les sociétés obéissent à des lois susceptibles d’être mises en évidence par une méthode scientifique.

Ce dernier prône une approche « interprétative » c’est à dire plus proche d’un « point de vue » subjectif. Par exemple, quand Marx considère que le capitalisme est la force majeure de ce qui fait la société moderne, Durkheim, lui, attribue les changements les plus grands à l’industrialisation. Pendant que Weber se penche plutôt sur les effets de la « rationalisation » (tkt on y reviendra) des individus.

C’est comme ça que la sociologie est devenu petit à petit une discipline moins « quantitative » (utilisant des outils de recherche scientifique comme les statistiques ou les mathématiques) pour devenir plus « qualitative » (utilisant des nouvelles méthodes plus globales tournée autour d’entretiens ou d’observation sur le terrain) puisqu’elle s’est intéressé à des objets d’étude non-quantifiables comme le pouvoir, la culture ou le genre. 

Charles Mills qui comme tous les sociologues bosse comme un ouf

Pourtant, au milieu du XXème siècle, le sociologue américain Charles Wright Mills pousse une petite gueulante et explique à ses collèges qu’ils ont un peu perdu de vue l’approche macroscopique (à grande échelle donc) au bénéfice des interactions individuels.

En sommes, il les appelle à étudier l’influence des institutions sur l’existence des peuples. Appel qui sera entendu par des gens supers comme Harold Garfinkel (qui propose de renverser les méthodes sociologiques en regardant comment les règles sociales s’élaborent à travers les actes quotidiens des gens) et Michel Foucault  (qui propose plutôt d’analyser comment les rapports de pouvoir contraignent les individus à se conformer aux règles sociales). 
Analyse qui sera encore plus poussée dans les travaux de la philosophe Judith Butler sur la question du Genre et de la Sexualité.

Foucault qui galère à rester calme quand tout le monde l’appelle Jean-Pierre

C’est au tournant du 21ème siècle que la sociologie semble avoir trouvé un juste équilibre entre les grandes orientations définies par les personnes qui l’ont fondé. Alliant les démarches qualitative et quantitative pour analyser une société post-moderne (ère post-industrielle) de plus en plus mondialisée.

Bon, maintenant qu’on a fait une petite intro on va pouvoir voire, concept par concept, les grand·e·s courants et oeuvres qui ont fondé·e·s la sociologie en essayant de rendre compréhensible les grandes lignes définies par leurs auteur·trice·s.


A la prochaine pour un futur combat !

2 Replies to “D’Ibn Khaldun à Judith Butler : Les fondements de la Sociologie”

  1. L’article est très bien, mais il y a malencontreusement plusieurs fautes de conjugaison. À corriger, car cela déprécie le tout.

  2. Article très intéressant, étant en 1ère année de licence de sociologie j’ai hâte d’en lire plus ! Bravo et courage pour la réalisation de la suite 😉

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